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Les tumeurs du foie comme le carcinome hépatocellulaire et le cholangiocarcinome peuvent bénéficier d’un traitement par radioembolisation également appelée radiothérapie interne sélective. Le choix de ce traitement se fera au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) rassemblant tous les spécialistes impliqués dans la prise en charge des tumeurs du foie (chirurgiens, hépatologues, oncologues, radiologues, radiothérapeute, etc) et dépendra de la taille et de la localisation de la tumeur, de la présence ou non de métastases, mais également de la fonction du foie non malade. Le traitement par radioembolisation est généralement réservé aux tumeurs uniques, non accessibles à un traitement par chirurgie ou par ablation ou par chimioembolisation et aux patients ayant une fonction hépatique préservée. Ce traitement peut également apparaitre comme un traitement d’attente avant chirurgie ou transplantation hépatique. Le traitement et le plan personnalisé de soins (PPS) sera exposé au décours de la RCP au patient lors d’une consultation d’annonce dédiée.

La radio-embolisation est un traitement anti-cancéreux visant à ralentir la progression de la tumeur voire de la diminuer de taille. Pour cela, on injecte plusieurs millions de microscopiques billes radioactives (SIR-Sphères ou Thérasphères mesurant environ 25 microns) dans les artères qui alimentent la tumeur. Ces billes vont passer dans les vaisseaux qui irriguent la tumeur et détruire les cellules cancéreuses. La radiation émise par l’yttrium 90 présent à la surface de chaque sphère n’agit que sur quelques millimètres. Les tissus sains environnants sont donc relativement épargnés.

La radio-embolisation est une technique de radiologie interventionnelle réalisée par un radiologue qui déroule en deux étapes : La première étape est la phase préparatoire. En radiolige interventionnelle, un cathéter est introduit dans l’artère fémorale, située à la racine de la cuisse, ou par l’artère radiale située au niveau du poignet, et à la diriger ensuite vers l’artère hépatique. Une fois le cathéter positionné à proximité de la tumeur, le radiologue vérifie la vascularisation tumorale et injecte la préparation à base de micro-agrégats d’albumine radioactive dans la tumeur. Le produit, non toxique, permet de vérifier la bonne fixation du produit au niveau de la tumeur et l’absence de fixation en dehors de la tumeur au niveau du foie et l’absence de fixation ailleurs dans le corps. Le patient est ensuite transféré en médecine nucléaire pour passer une scintigraphie. Cet examen est indolore. 

La deuxième étape est la phase thérapeutique qui se déroulera de façon similaire à la phase préparatoire à la différence de l’injection des billes radioactives. 

Cette intervention se pratique sous anesthésie locale.

A noter que cette technique n’est pas indiquée chez les patients présentant :

  • Une fonction hépatique non préservée ;
  • Une insuffisance rénale ;
  • Des métastases extra-hépatiques ;
  • Une insuffisance cardiaque majeure ;
  • Certaines anomalies du bilan sanguin.

La radioembolisation peut être réalisée en hospitalisation courte, généralement pendant 2-3 jours par phase de traitement, ou en ambulatoire selon les centres. La procédure peut être associée à des effets secondaires tels que des nausées, de la fatigue et une légère douleur abdominale. Ces effets secondaires sont généralement temporaires et peuvent être gérés avec des médicaments ou des traitements symptomatiques.

La surveillance après le traitement permet d’évaluer la réponse au traitement. Les patients seront suivis régulièrement par leur médecin référent et des examens d’imagerie, tels que des scanners ou des IRM, seront réalisés tous les 3 mois pour surveiller l’évolution de la maladie. La réelle efficacité du traitement est généralement appréciée environ 6 mois après le traitement du fait de l’action prolongée du rayonnement.

En conclusion, la radioembolisation est une option de traitement efficace pour les patients atteints de carcinome hépatocellulaire non accessible à la chirurgie, à l’ablation ou à la chimioembolisation, qui permet de cibler directement les cellules cancéreuses dans le foie avec un minimum d’effets secondaires. 

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